[ANNULE] Hôtel-Autel des dépositions

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Résidence d’écriture domestique : lettre à un·e proche tenu·e au loin

Aliou Diallo, Raphaël Sâa Moundekeno, Ousmane Kouyate, Marie Moreau avec les possibles interventions de Mamy Kaba, Pathé Diallo et Diakite Laye cherchent assistant·es-acquéreur·euses pour travailler à l’expression et la rédaction de lettres adressées aux proches tenu·es au loin par la frontiérisation et nos autres proches oublié·es de nos sociétés.

Permanences :
Les permanences initialement prévues les 26, 27 et 28 septembre sont annulées.

Aliou Diallo, Raphaël Sâa Moundekeno, Ousmane Kouyate, Marie Moreau avec les possibles interventions de Mamy Kaba, Pathé Diallo et Diakite Laye cherchent assistant·es-acquéreur·euses pour travailler à l’expression et la rédaction de lettres adressées aux proches tenu·es au loin par la frontiérisation et nos autres proches oublié·es de nos sociétés.

Assistants : acquéreurs, collectionneurs, diffuseurs, publics, co-auteurs.

Geste : nous comprendre, traduire, raturer, reprendre, ne pas comprendre. Comment s’adresser à celles et ceux qui ne sont pas là ? comment leur dire, depuis quelles langues, avec quels mots, quelles émotions, quelles réalités, quel style ?

Nos lettres sont des lettres d’amour. Elles sont la tentative de compréhension de nos mises à distance forcées. Distances qui nous obligent et nous isolent. Autrement dit, nous écrions l’amour pour soulager les vies brisées par les prisons à ciel ouvert.

Nous, co-auteurs de Hotel-Autel n’avons pas les mêmes statuts administratifs, certains d’entre nous sont en demande d’asile, en demande de séjour, sous obligation de quitter le territoire, ou citoyenne française. Néanmoins, malgré ces statuts administratifs différents, nous avons toute et tous, le droit de nous exprimer intuitu personnae (malgré que l’administration et les cours de justice ne nous reconnaissent pas ainsi). Nous avons le droit de céder nos droits d’auteurs pour acquisition et exploitation de nos œuvres contre rémunération. Là où le droit clandestinise certains d’entre nous et produit ainsi des régimes d’exploitations. Nous avons, par le droit d’auteur, relié au droit fondamental d’expression et de création, le Droit.

Extraits de nos lettres, réécrites, corrigées, dites à voix haute/ atelier d’écriture domestique

Le 1 juin 2023, récriture de la lettre d’avril 2023.

Lettre adressée à ma famille,

Je me permets de vous transmettre mes souhaits les plus cordiales, je voulais simplement prendre un moment pour vous dire que je vous aime. Sachez que vous méritez tout le bonheur du monde et je vous chérirais comme trésor jusqu’à la fin des temps. (…) J’ai appris à vos coté une éducation très stricte, le courage de ne jamais abandonner quel que soit les difficultés, surmonté les épreuves, voilà comment vous m’avez appris à me forger tout seul. (Souvent c’est la dernière clé du trousseau qui ouvre les portes). » Raphaël Sâa Moundekeno 

« Le 1 juin 2023, Grenoble,

J’adresse cette lettre à Ya-Ya Diakité (Inzagui).

Je sais que tu vis actuellement dans la forêt à la frontière maroco-espagnole. Je sais aussi que les moustiques, les reptiles et les insectes t’empêchent de dormir. (…) Je t’aime, j’espère pour toi qu’une fois en Europe, cette Europe tant fantasmée, te permettra enfin de dormir mieux. Mais sache que pour l’instant, nous-même avons du mal à dormir ici et maintenant.

Ton ami de près et de loin. » Ousmane Kouyaté

« Lettre de décembre 2022, réécrite en mai 2023 puis juin 2023,

Chère maman de Mamadou Djoulde Balde, 

Nous ne nous connaissons pas, nous nous sommes vues pour la première fois au téléphone grâce à votre fille qui est venue aux obsèques de Mamadou. (…) Je voulais vous dire que Mamadou nous a beaucoup appris, Il a été notre bâton de tempête, et notre guide souvent. Il nous écoutait toutes, tous. Il portait une très grande attention à nos créations communes, à nos vies. Ma fille a été prise dans ses bras dès son premier mois de vie. Et jusqu’à son départ Mamadou a fait partie de nos familles, de nos vies. (…) Il disait souvent devant le public de nos œuvres : « J’ai beaucoup souffert, et j’ai survécu, et le chemin m’a donné une leçon ». Son absence prend beaucoup de place. Nous étions fiers de votre fils, il nous manquera toujours et son absence sera toujours là ». Marie Moreau

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[ ANNULEE ]
Lecture
JEU 28.9 · 19h
Hôtel-Autel des dépositions
Bureau des dépositions

Lieu : Les Modernes

 Lecture de nos lettres à adressées à celles et ceux tenus au loin par les frontières.