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Sérendipité Face A & Face B
Ven 19.01.2018 · 19h
Sérendipité Face A est un objet connecté. Il prend la forme d’une performance pour une “interprète” porte-parole, qui soutiendrait le discours involontaire issu des propositions intuitives du moteur de recherche Google. Le contenu du discours se réactualise en partie avec le temps, et avec la sensibilité géo-localisée de Google. J’ai associé Google et sensibilité ? Oui pourquoi pas, je garde cette idée. L’algorithme semi-aléatoire, et la part de hasard, fictive ou réelle qu’il induit, sont ici employés comme un moyen d’échauffement de l’esprit à l’improbable, et comme un générateur de lapsus idéal, pour une expressivité entre sociologique et poétique.
Lors de sa résidence immersion au Pacifique, Pauline Simon est son équipe viennent créer Sérendipité Face B : Une histoire de la distance.
Dans Une histoire de la distance, Léa Lansade se filme depuis chez elle, dans cet espace non-ciconscrit entre vie et travail. La chorégraphie est le produit sauvage et savant des mélanges culturels de danses tirées d’internet, assemblées simultanément par la danseuse et par la sérendipité de Youtube. La danse est live mais l’interprète n’est pas là physiquement, elle est présente seulement via sa webcam. Cette fenêtre aux frontières du skype et du vlog rejoue les gestes artistiques amateurs qui s’emparent d’internet pour s’offrir une fenêtre fortuite de visibilité.
La téléprésence de l’interprète est un spectre qui prendrait corps. C’est à la fois le spectre d’une précarité qui hante le milieu du spectacle et qui relègue de plus en plus les interprètes chez eux. C’est aussi le fantôme d’un renversement culturel où les pratiques numériques —amateurs et/ou populaires — sont sous les feux de la rampe, éclipsant l’aura de la danseuse —professionnelle, savante, reléguée dans les limbes.
Loin d’opposer les deux dans une logique trop facile et trop rejouée, Une histoire de la distance met en scène la distance (qu’elle soit dans l’espace, dans la communication ou dans la culture) comme un agent puissant de travestissement identitaire, géographique, et émotionnel ; comme un processus de vampirisation réciproque où chaque élément se fait contaminer par l’énergie de l’autre.
Extraits vidéos : Teaser de Sérendipité Face A & Première étude de Sérendipité Face B
Pauline Simon après s’être formée au CNSMD de Paris et avec différents chorégraphes dont Odile Duboc, Loïc Touze et Mathieu Bouvier, Fanny De Chaillé, La Ribot, Vincent Dupont, ou encore Julyen Hamilton, fait l’expérience de recherches collectives et pluridisciplinaires initiées par Jean-Marc Adolphe en participant aux Laboratoires du SKITE à Caen, ainsi que TRIP. Elle a travaillé en tant qu’interprète auprès de Nathalie Pernette, Joanne Leighton, Nina Santes, (dans le cadre de Transforme à Royaumont) Mickaël Phelippeau, (Set up) Ulla von Brandeburg. Elle accompagne également les projets du Sous Sol, du collectif Peeping Tom, Ambra Senatore, Volmir Cordeiro ou d’Eric Mihn Cuong Castaing. (School of Moon) comme collaboratrice ou assistante. Elle développe depuis 2012 son travail, entre danse théâtre et performance avec l’association SUPRABENIGNE, dont Exploit, (premier prix et prix du public du concours Danse Elargie au Theatre de la ville) Sérendipité, Perlaborer, et Postérieurs.
Pauline Simon s’amarre au Pacifique pour une résidence immersion. Pour en découvrir plus sur son travail et les différents rendez-vous au Pacifique c’est ici.
En écho ailleurs : Sérendipité face A et face B – à l’Espace Malraux Scène Nationale de Chambéry et de la Savoie dans le cadre d’une programmation hors les murs au Musée des Beaux Arts de Chambéry vendredi 6.04.
Avec le soutien de la SPEDIDAM et de l’ONDA.
Photos de Corentin Le Flohic (Sérendipité Face A) et Gaetan Brun Picard (Sérendipité Face B)
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