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Weaver Quintet
Sam 31.03 19h
Alexandre Roccoli enquête sur des métiers en voie de disparition, en recueillant gestes et témoignages auprès d’ouvriers et artisans. Après le labeur des mineurs qui inspira Empty Picture, ce sont les mouvements des tisserands qu’il retravaille dans des œuvres plastiques et chorégraphiques. Weaver Quintet entrelace ce matériau gestuel avec la vivacité agitée de la tarentelle italienne, danse de transe qui s’emparait, pensait-on, des personnes piquées par la tarentule, une petite araignée.
Remontant jusqu’au mythe d’Arachné, métamorphosée en araignée par la déesse Athéna pour l’avoir défiée au tissage, Alexandre Roccoli confie à cinq femmes, trois danseuses, une musicienne et une créatrice lumière, le soin de nouer gestes réels et récits légendaires, sons des métiers à tisser et chants du sud de l’Italie, présent et lointain passé, dans l’espoir de réparer des mémoires blessées.
Extraits vidéos : Teaser 1 de Weaver Quintet & Teaser 2 de Weaver Quintet
Alexandre Roccoli s’est formé auprès de Mathilde Monnier au CCN de Montpellier. Il est membre actif du Théâtre du Soleil de 1999 à 2003, il interprète Tambours sur la digue d’Ariane Mnouchkine. En 2005 il créé Ersatz à la Villa Gillet (Lyon) sa première pièce en tant que chorégraphe. A short term effect présentée au Hebbel Am Uffer à Berlin et aux Subsistances à Lyon l’année suivante, précède Unbecoming solo, créé dans le cadre d’une résidence à New York, puis Last last en partenariat avec Les Subsistances et Tanzquartier à Vienne. En 2009, il répond à la commande du Centre Pompidou pour le « Nouveau festival » avec Drama per Musica crée avec Séverine Rième. Depuis 2010, Alexandre Roccoli développe une recherche plastique et chorégraphique sur des gestes artisanaux anciens, déjà perdus ou résistants à l’oubli. À travers les créations Empty picture (2013), Longing (2014), Weaver Raver (2015), le chorégraphe a ainsi réuni la matière d’une trame aussi visuelle que sonore sur le monde tisserand. Entre l’Italie, le Maroc et la France, Alexandre Roccoli a recueilli les témoignages de ceux qui perpétuent cette mémoire ouvrière pour sensibiliser à la menace que constitue l’automatisation des pratiques dans les sociétés industrielles. Ses pièces ont souvent puisé leurs matières esthétiques durant des temps d’observation et d’ateliers à l’hôpital, en prison ou en maison de retraite. Le travail s’y réalise avec les patients Alzheimer, autistes mais aussi en collaboration avec les équipes soignantes : psychomotriciens, psychiatres, éducateurs ou infirmiers.
Weaver Quintet a bénéficié de la coproduction commune de l’association des Centres de Développement Chorégraphique Nationaux. Plus d’infos ici.
En complicité avec les Détours de Babel.
Photos de Elian Bachini
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