Artistes associé·es

Le dispositif Artiste Associé·es, mis en place par le Ministère de la Culture en 2016, permet aux Centres de Développement Chorégraphique Nationaux et aux artistes de travailler en collaboration sur la durée (3 ans en moyenne).
L’enjeu, pour le CDCN, est d’offrir à l’artiste des moyens de production et de développement de son travail en l’associant aux activités de la structure. Cette mesure permet également d’imaginer et de développer ensemble des projets sur un temps long.

Ivana Müller
Juin 2022 > Décembre 2025

À travers son travail chorégraphique et théâtral ainsi que ses performances, installations, textes et vidéos, Ivana Müller crée des poétiques du langage, interroge le corps, le mouvement, les voix et leurs représentations, repense la politique du spectacle et du spectaculaire, revisite la place de l’imagination et de l’imaginaire, questionne la notion de « participation ». En cela, elle travaille à inscrire le collectif et la collaboration dans la pratique artistique, explore l’idée de chorégraphie sociale et son inscription dans un écosystème, un commun.

Son travail est souvent expérimental, radical et formellement innovant. L’idée de formes vivantes, en perpétuels mouvements, cultivées à la façon d’un jardin en permaculture reste au centre de son intérêt artistique. Bien qu’elle crée sous différentes formes, le théâtre reste le principal contexte dans lequel elle développe et présente son travail. Ses pièces ont été produites et présentées dans de multiples festivals et théâtres en Europe, aux Etats-Unis, au Brésil et en Asie au cours des 20 dernières années.

Son travail est également montré dans le contexte des arts visuels, notamment à la Biennale de Venise en 2015 (exposition officielle, Pavillon Central), le Garage Museum Of Contemporary Art Moscou, Hayward Gallery/Southbank Center Londres, Kunsthalle Düsseldorf, National Museum of Singapore, Zachęta – National Gallery, Varsovie, Centro Cultural Kirchner Buenos Aires, Lafayette Anticipations Paris etc.

Dans le cadre de sa pratique artistique, Ivana Müller organise des rencontres artistiques et discursives ainsi que des pratiques collaboratives. Elle enseigne également fréquemment, notamment à l’Institut Piet Zwart de Rotterdam, à l’Institut d’études théâtrales appliquées de Giessen, à l’Université Paris 8, à l’Université de Hambourg, Université des arts de Zürich, SODA- HZT – Université des Arts Berlin, à P.A.R.T.S. Bruxelles, et bientôt, à Exerce, ICI-CCN de Montpellier.

Ivana Müller est née en 1972 à Zagreb et a grandi en Croatie et à Amsterdam.  Elle vit à Paris et travaille en France et à l’international.

Ivana Müller et ORLA sont soutenues par la Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France - Ministère de la Culture et de la Communication, et par la Région Ile-de-France.

Lien vers son site internet

Ses projets avec le Pacifique

Notes

Notes s’inspire de la pratique des « marginalia » du 19e siècle, qui consistait à « personnaliser » un livre avant de l’offrir à un·e ami·e ou à un·e amant·e en écrivant des notes dans sa marge. Inspiré par cette pratique, Notes offre un cadre pour un processus collaboratif de lecture et d’écriture. À Grenoble, nous l’avons activé avec 3 groupes depuis l’automne 23. Jusqu’en décembre 2025„ Notes est une pratique régulière de la Bibliothèque les Munitionnettes (Alliance)

Infos : 04 57 04 27 70

T.R.I.P.

Laboratoire de recherche et d’expérimentation des pratiques chorégraphiques.

T.R.I.P. est une pratique collective conçue comme un laboratoire de recherche accueillant chorégraphes, metteur·ses en scène, artistes. L’objectif est de créer un espace d’expérimentation, de réflexion, de rencontres et d’échanges dans le domaine de l’écriture et de la création chorégraphique. L’un des enjeux de ce laboratoire est de proposer un accompagnement structuré aux pratiques de travail de chacun·e et de développer un regard et un soutien artistique.

Réparer l'invisible

2e volet le 18.05.25 au Musée de Grenoble

Réparer l’invisible propose une pratique performative, participative et poétique d’actions de réparations collectives, au cours desquelles, de différentes manières, nous “réparons”, consolidons, écoutons, soignons, reconsidérons… nos communs.
On pourrait considérer cette pratique comme une sorte de mycélium de rencontres, de marches collective, d’actions performatives, de processus d’apprentissage, de séances de racontage d’histoires, d’assemblées de broderie, de veilles nocturnes… à travers lequel nous, en collaboration avec des artistes locaux, des poètes, des anthropologues, des défenseurs des droits des tout vivant, des architectes désillusionnés et avec d’autres activistes discrets de l’invisible, créons et partageons les nouvelles utopies intimes d’une ville, basées sur la notion de “réparation”, de guérison et d’attention, comme un moyen de combattre les idées préconçues et d’exercer l’imagination collective.
Dans cette pratique, nous proposons donc un cadre performatif dans lequel nous rassemblerons différentes personnes, avec différentes pratiques de vie, différents rapports à la ville, pour enquêter et composer ensemble imaginations quant aux réparations collectives nécessaires.
Ces réparations prennent la forme d’actions dans des lieux publics, d’ateliers avec des collectifs et/ou des associations locales. Elles font support à la broderie d’une “nouvelle” carte (à grande échelle) de la ville réparée. Enfin, elles donnent lieu à une performance qui raconte et fabule les lieux et les gestes de réparations récoltés, joués, rêvés, en laissant ouvert et appropriable le répertoire des réparations possibles et à venir.
Réparer l’invisible, pourquoi ? De nos jours nous avons confié/délégué les actes et les gestes de réparation à des expert·es et à des professionnel·les (urbanistes, agents de maintenance, architectes, spécialistes des infrastructures, professionnel·les, technicien·nes de la santé, juristes, politicien·nes…), oubliant souvent que la réparation est aussi un processus qui fait toujours partie de la construction des communautés, non seulement dans le cadre des relations quotidiennes, mais aussi dans le cadre de l’imagination d’une communauté quant à sa vie future. La réparation, entre ce qui maintient et génère, les ligne de vitalité d’un corps collectif.
Une telle réparation ne peut pas, peut-être, guérir les blessures de nos mondes mais peut possiblement modifier notre point de vue individuel et collectif sur l’expérience du commun, en nous orientant davantage vers des lignes de soin et de soutien.
Réparer l’invisible peut prendre lieu dans des milieux urbains, ruraux ou dans la nature. Le témoignage des spectateur·ices/participant·es fera de ces actes performatifs une expérience artistique, mais aussi une pratique sociale/civique et engagée,’une forme de chorégraphie sociale qui s’étend dans l’espace et dans le temps, avec les consequences plus au moins visibles, avec les mouvements plus ou moins saisissables.

La première version de Réparer l’invisible a eu lieu à Ljubljana (Slovénie)en août 2024 pendant le festival Mladi Levi, en co-production avec Bunker/Mladi Levi/ Maska et ORLA. La première version en France a eu lieu en novembre 2024 à Grenoble, accueillie et co-produite par Le Pacifique, Centre de Développement Chorégraphique National et ORLA.

Ivana Müller et Bojana Kunst collaborent avec l’anthropologue et danseur Jérémy Damian, le danseur et chorégraphe Ramon Lima et l’artiste Gabrielles Boulanger. 
Le processus de la recherche a été nourri par les conversations avec une quinzaine de “conteurs” Grenoblois.e.s, entre autres Pascaline Thiollières , Nicolas Tixier, Alice Guerraz, Cyril Hugonnet, Xavier Bodin, Sarah Mekdjian, Julien Bigué, Éléonore Gilbert, Gaëlle Partouche et d’autres.

En novembre 2024, l’équipe artistique de Réparer l’invisible (Ivana Müller, Bojana Kunst, Gabrielles Boulanger, Jérémy Damian et Ramon Lima) a mené 5 actions de réparations dans la ville. Iels ont ensuite présenté 4 performances au Musée de Grenoble, l’occasion pour elleux de partager avec les grenoblois·es leurs découvertes, aventures et réparations de la ville.
Rendez-vous le 18 mai au Musée de Grenoble pour la suite de l’aventure !

Au coeur de la performance se trouve la carte de l’agglomération brodée par 94 paires de mains.

De janvier à mai 2025, une nouvelle strate va être brodée sur la carte : un rhizome végétal !

Chaque brodeur·euses est invité·e à venir et partager une histoire personnelle d’une plante à Grenoble qui lui est chère. Cela peut être un arbre, une herbe, ou une fleur qui a marqué votre quotidien, apporté de la joie, ou même sauvé la vie ! Vous viendrez broder son emplacement sur la carte avec un point de nœud et connecter cette plante à d’autres. Chaque histoire tissée créera une carte collective vivante, symbolisant les liens invisibles entre nous et le vivant non-humain.

Dates des prochaines sessions de broderie :
Mardi 28/01 · 18h-21h
Vendredi 31/01 · 16h-20h
Mardi 18/02 · 18h-21h
Vendredi 21/02 · 16h-20h
Mardi 25/03 · 18h-21h
Vendredi 28/03 · 16h-20h
Mardi 15/04 · 18h-21h
Vendredi 18/04 · 16h-20h
Mardi 13/05 · 18h-21h
Vendredi 16/05 · 16h-20h

Infos et inscriptions : marion@lepacifique-grenoble.com

Mirages et tendresses

Premières au Pacifique en octobre 2025

En tirant un parallèle entre le corps humain individuel et intime, et la planète sur laquelle nous vivons et que nous partageons, cette pièce prend comme point de départ l’état physique du monde comme source et ressource à travers lesquelles nous faisons l’expérience de la vie, en faisant le bilan de son état actuel et du temps qui lui reste. Elle s’appuie également sur une qualité humaine puissante, la solidarité, en la prenant non seulement comme métaphore centrale mais aussi comme un moteur dramaturgique.

Nos corps contemporains, comme notre planète d’ailleurs, sont épuisés. On leur demande sans cesse de fournir des efforts, d’aller plus vite, plus haut, d’aller plus en profondeur, d’être plus excité, plus réactifs, d’être plus performants sur tous les fronts… On nous encourage, d’ailleurs, à nous entraîner tout le temps : nos médecins, nos applications numériques, nous-mêmes… « S’entraîner » contient la notion de ‘se préparer’. Pour quoi nos corps quotidiens s’entraînent-ils exactement ? Pourquoi se préparent-ils ? Non pas pour tuer le lion, non plus pour cueillir des olives ou moissonner les champs, car depuis longtemps nous avons les armes et des outils pour le faire. Quand nous courons tous les matins, vers où courons-nous ? Quand nous nous étirons dans nos pratiques de yoga, vers où nous étirons-nous ? Pour quelles situations, pour quels contextes, pour quels évènements, pour quel quotidien préparons-nous exactement nos corps et nos esprits ?

De nombreuses personnes ont des pratiques physiques. Nous nous entraînons à courir plus vite ou plus longtemps, à soulever plus de poids, à plonger de plus en plus profondément, à sauter de plus en plus haut… Pourtant une autre idée de la “pratique” est son lien important avec l’imaginaire et l’imagination. Comment et où pouvons-nous pratiquer l’imaginaire ? N’est-il pas aussi ou même plus important pour nous garder en vie et en pleine santé. L’imaginaire collectif, surtout;
Les jeux, par exemple, sont des partitions pour les “pratiques de groupe” dans lesquelles nous imaginons un commun collectif et dans lesquelles les règles sont connues de tous les participants et par lesquelles chaque participant peut changer sa position et en même temps la situation, le destin ou le potentiel du groupe. Ces pratiques sont également souvent “amusantes” et engageantes. Le lieu de théâtre est un des endroits qui cultives ce type de pratique également.

Mirages et tendresses est imaginée comme une pièce intimiste, avec 4 interprètes et une centaine de spectateurs, dans un décor qui les englobe et réunit. La pièce devient un endroit où on peut se resourcer et s’entraider, une espèce de sanctuaire ou on peut pratiquer l’imaginaire les un.e.s avec les autres, à travers un jeu, une partition, une fiction collective, introduit par les interprètes et joué et activé ensemble avec les spectateurs.
Une grotte, un vortex, un trou noir, une caverne de Platon (avec ses projections et ses illusions), un utérus collectif en quelque sorte … un lieu qui se construit, métaphoriquement mais aussi physiquement, au fur et à mesure de la soirée par les gestes de solidarité des spectateurs. Il accueille, comme avant la tempête ou après un naufrage, ce rassemblement des humains, comme une utopie ou un mirage.
Le temps passé dans cet environnement est comme un temps de gestation, la « préparation » de passage d’un état à l’autre pendant lequel on se plonge dans une corporalité partagée « et on se raconte des histoires sur le monde qui nous entourne et qui nous attend.