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Edito - Faire merveille n°3
Pratiques obliques, contrats magiques Faire merveille chemine avec la même intention de rendre visible là où l’art et notamment l’art chorégraphique, enchevêtré à d’autres disciplines, produit des gestes. Des gestes plus grands que le seul dessin qu’ils font dans l’espace, des gestes qui explorent des modes de relations, d’habiter, de résister… Des gestes qui se situent souvent très loin de l’économie marchande pour laquelle productivité et rentabilité sont des valeurs essentielles. Ils sont par là même difficilement reproductibles, ils agissent souvent localement, mais pas seulement et ont justement besoin de récits pour voyager, essaimer. Nous avions envie dans ce numéro de traverser la question de ce qui nous oblige. Quel est donc ce lien qui nous lie lorsque nous participons à une création, une expérience artistique, un atelier de pratique ? Quel est donc ce contrat tacite qui crée société plus ou moins temporairement ? En tirant plusieurs fils de la notion de contrat, ce n’est pa
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Futur antérieur
À propos de Une danse ancienne, de Rémy Héritier. Chroniques fabuleuses, édition du 17 juin 2051, par Mathieu Bouvier, correspondant à Grenoble. « Je fais l’hypothèse que la danse n’est jamais cette chose qui s’agite dans les corps sous nos yeux. On ne voit pas la danse, on la fabule. Pareil au pistage animal, ce que l’on voit et entend n’en est que la trace, attestant de son passage comme de sa disparition. »https://remyheritier.net/une-forme-breve/Le 15 juin 2051 à 10 : 00, un groupe d’une cinquantaine d’habitant·es de Grenoble quitte l’Atoll, Centre de Développement Chorégraphique Communal, et se dirige vers le parc Flaubert. Là, sur une petite parcelle de pelouse, un peu triangulaire, sans grande qualité, coincée entre une barre d’immeubles et un chemin, nous allons célébrer, une fois encore, Une danse ancienne. Dans ce cortège, une dizaine de personnes forment le groupe contributeur, qui s’est retrouvé quelques jours auparavant pour réveiller la mémoire des pratiques. Parmi ce gr
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Illustrations de Alice Guerraz
Alice Guerraz, plasticienne et scénographe. Elle dessine des concepts en lisant et en écoutant des conférences. Elle est l’autrice de Méthode pour devenir dyslexique, Les montagnes sont des punks, La vie en Névrose, Cahier de divagation et SOS Dino. Elle ouvre en 2013 Enfanzine, un Centre de Protection de l’Imaginaire à la Villeneuve de Grenoble. Enfanzine propose aux enfants de tout âge, même adulte, de devenir auteur.ices, et édite leurs textes & dessins dans des fanzines, des affiches et la revue Talkiewalkie. À partir de ces éditions, les enfants créent des spectacles en espace public, transformant les toboggans en théâtres. Enfanzine travaille en lien avec la MDH les Baladins, l’Espace 600, la Maison de l’Image, l’association Mme Ruetabaga, l’ESAD, le CCN, la librairie Les Modernes, la Bobine, la Cie Kay, les bibliothèques, crèches, écoles, et avec le concours de Graphiste Equitable. enfanzine.org
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Pratiques de prélèvements
Pratiques de prélèvements et Contrecontrats se répondent. Mathilde Papin et Emma Bigé se sont rencontrées pendant leurs études de philosophie et ont ensuite continué à se côtoyer et à collaborer. Elles guideront un workshop au Pacifique en mai 2025. Le procédé du quatre mains ici s’est déroulé comme ça : M.P. a proposé un texte – sous l’influence du thème du numéro – E.B. a ensuite rebondi sur la base de ce texte. Au printemps dernier, j’entends à la radio1 le philosophe du droit Laurent de Sutter décrire une vieille pratique romaine appelée « Nexum ». Ce Nexum serait une des plus vieilles manières qu’on connaisse pour passer des Contrats. Ce qui émerveille de Sutter dans les Contrats en général, c’est que ce sont des « petites machineries concrètes » qui opèrent « des changements d’état, des métamorphoses » pour les personnes qui contractualisent. Il dit « Et ça quand même, je trouve ça assez énorme, quand même ». Il dit aussi : « La grande force du droit et le lieu où se situe sa né
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Contrecontrats
Pratiques de prélèvements et Contrecontrats se répondent. Mathilde Papin et Emma Bigé se sont rencontrées pendant leurs études de philosophie et ont ensuite continué à se côtoyer et à collaborer. Elles guideront un workshop au Pacifique en mai 2025. Le procédé du quatre mains ici s’est déroulé comme ça : M.P. a proposé un texte – sous l’influence du thème du numéro – E.B. a ensuite rebondi sur la base de ce texte. Depuis quelques années, je me retrouve à transmettre les études queers à des danseureuses. Un peu par accident. J’ai été formée à la philosophie, une pratique de la pensée qui a pour sa plus grande part servi à justifier la domination de la rationalité d’une poignée de mecs blancs très riches et très portés sur les choses de l’esprit sur le reste du monde au moyen de dichotomies néfastes pour toustes : esprit pur contre corps impur, homme cis contre animaux et créatures fèms, humanités blanc·hes contre inhumanités non-blanc·hes. Tant que j’en étais un (de mec blanc), ça ne m
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L’intérêt à agir
Quand l’art s’inquiète du droit des étrangers et du droit d’auteur.Éditions Lorelei collection Frictions, oct 2023 — Extraits.Les coauteur·ices de ce livre sont réuni·es au sein de trois duos et collectifs : Patrick Bernier et Olive Martin, le Bureau des dépositions [2018-2023] et karma (Cynthia Montier et Abdul-Hadi Yasuev). Avec un intérêt commun, celui d’agir depuis le champ de l’art face aux violences des politiques migratoires, ils et elles ont élaboré des formes performatives qui font se répondre droit des étrangers et droit d’auteur. Alors que le droit des étrangers, associé à une politique des frontières, rend clandestin, exploite et laisse mourir, le droit d’auteur est ici saisi pour exercer le droit commun d’œuvrer, en défendant l’intégrité d’œuvres qui ne peuvent exister sans la présence physique de l’ensemble des coauteur·ices qui les performent.Ce texte choral est un geste-amorce pour élargir un intérêt à agir collectif, adressé aux institutions de l’art et de la justice,